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CRASH METROPOLIS

Design critique, biorégion urbaine

et renouveau des territoires

Journée d'étude

PROGRAMME

Affiche CRASH METROPOLIS.png

PRÉSENTATION

L’ESAD de Valenciennes développe depuis 2012 une recherche sur le design social et précise de programme en programme son positionnement à l’égard d’un design fondamentalement critique répondant aux enjeux de soutenabilité de la société actuelle. Considérer le design social en tant que champ de recherches spécifiques et de pratiques situées, c'est affirmer que le design, loin de toute ambition industrielle et marchande de la postmodernité mondialisée, constitue un vecteur de transformation sociale, écologique et culturelle. Un tel engagement amène donc à poser clairement la question de la responsabilité sociale, de la fonction politique et de l'impact écologique du designer dans son travail. Et c'est notamment ce à quoi s'emploie l'ESAD dans le cadre de ses formations et de ses diverses activités de recherche vers un design écosocial.

 

Argument

Cette journée d'étude s'inscrit dans le cadre d'un programme de recherche intitulé : « Construire la biorégion : design situé, savoirs partagés et territoires soutenables ». Elle entend faire de la « biorégion urbaine » (Magnaghi) l'opérateur critique de la logique de métropolisation des territoires. L'évolution urbaine actuelle ne semble désormais plus orientée que vers cet unique horizon métropolitain où convergent l'extension urbaine, la coupure avec la campagne, la spectacularisation ludique, la précarité de l'habitat, la concentration politique, économique et culturelle. En témoigne la réforme territoriale impulsée par l'Etat dont l'objectif clairement énoncé est de faire peser les territoires métropolitains dans l'économie mondialisée. Dès lors, les métropoles, en tant que lieux de polarisation des pouvoirs, des activités et des individus, constituent sans nul doute le dernier avatar de l'urbanisation capitaliste. Les territoires sont alors contraints d'entrer en compétition à coups de politiques d'attractivité, de labellisation en tous genres ou d'esthétisation festive des territoires urbains. Le marketing territorial tient alors une place de choix dans cette course à la fétichisation et à la marchandisation des territoires. Cette logique interroge directement le rôle des créateurs, designers, artistes, architectes, à la fois en tant que destinataires, mais aussi et surtout en tant que contributeurs de ces régimes d'attractivité et de polarisation (cf. rôle des fameuses classes créatives et plus généralement de l'économie créative en vogue comme modèle de développement). Il s'agira donc ici de savoir si le design social, et a fortiori le design écosocial, se réduit à un design d’action publique servant volontairement cette logique ou s'il peut être un design de lutte écologique et sociale porteur d’une critique radicale des formes de gouvernementalité des territoires.

 

À cet égard, la métropolisation des territoires ne va pas sans poser un cerain nombre de difficultés voire d'impasses en termes d'injustice sociale, de polarisation économique, d'exclusion urbaine ou encore d'empreinte écologique. Pour résoudre ces difficultés ou pour proposer des alternatives critiques, on observe depuis quelques années une multiplication d'expériences conduisant à reconsidérer les formes de vie et de gestion collective des territoires (luttes territoriales, expériences d'habiter en commun, réseaux de coopération, mobilisation des savoirs vernaculaires, etc.). Ces diverses formes d'actions collectives peuvent ainsi être considérées comme les témoins d'un retour au territoire et d'un nouvel élan démocratique, c'est-à-dire comme autant de réponses concrètes, situées et contextualisées à la main mise du capitalisme urbain généralisé sur l'organisation et la normalisation de nos vies dans les territoires. Et c'est à la valorisation de ces prises d'autonomie et de construction des communs dans les creux ou en marge des territoires métropolitains, que la notion de « biorégion urbaine » trouve son expression la plus constructive.

 

Dans un contexte d'échec de la démocratie représentative et de limites idéologiques et pratiques de la démocratie dite « participative », la multiplication de ces actions collectives interpellent clairement les cadres de l'action politique institutionnalisée. Elles invitent donc à questionner aussi le cadre théorique et méthodologique d'exercice du design écosocial (soutenable) qui fait le plus souvent appel à la participation et à la coopération.

 

Dès lors, une série de questions peuvent être posées : Comment inventer, susciter et accompagner, notamment par le design, des formes d'actions collectives et des représentations du monde en rupture avec la marchandisation des territoires ? Comment ces divers engagements et alternatives se déploient-elles dans les territoires ? Quelles relations entretiennent-elles avec les identités et les ressources locales des territoires ? Quelles relations entretiennent-ils avec les logiques institutionnelles ? Le design peut-il dessiner les conditions pratiques d'une autonomie en redonnant sens et valeur aux savoirs vernaculaires et non spécialisés ? Plus précisément, le design écosocial est-il un instrument de la démocratie participative ou une forme alternative de conception et de développement de l'autogouvernement des territoires ? Le design peut-il en ce sens être un opérateur critique de la métropolisation des territoires et de ses logiques de pouvoir ? Enfin, égalité écologique et justice sociale peuvent-ils être des enjeux à la mesure du design ?

 

Pour tenter de répondre à ces questions, la journée d'étude mettra en dialogue des universitaires en sciences sociales, des acteurs institutionnels, des collectifs militants ainsi que des praticiens, artistes, architectes et designers pleinement engagés dans ces enjeux.

PROGRAMME

9h 30 Accueil

 

Introduction

Ludovic Duhem, philosophe, Richard Pereira de Moura, géographe, ESAD Valenciennes.

 

Table Ronde 1  : Métropolisation et Communs territoriaux (10h – 13 h)

 

10h 20 - Guillaume FABUREL (Géographe, Professeur à l'institut d'urbanisme de Lyon (Lyon 2))

Biorégion vs métropolisation : vers des communs post-urbains?

10h 50 - Jens DENISSEN (Urbaniste-paysagiste et co-fondateur du collectif Le Voyage Métropolitain)

Construire en marchant : l'itinérance comme outil de fabrication des territoires métropolitains

11h 20 - Pause

 

11h 30 - Pascal FERREN (Philosophe, Directeur adjoint du Pôle des Arts Urbains de Tours (POLAU))

L'art et l'aménagement : remarques à partir d'expériences en contexte de métropolisation ou bien en situation de déprise

12h - Cyrille WEINER, Photographe

Pré-occupations : regard sur des interstices, entre le vernaculaire et le politique

 

12h 30 discussion

 

13h Déjeuner

 

Table Ronde 2 : Alternatives sociales et écologiques (14h – 17 h)

 

14h - Gwenaëlle BERTRAND (Designer, Maître de conférence en design à l'Université Jean Monnet, Saint-Etienne)

Formes d'appropriation critique des territoires

14h 30 - Stany CAMBOT (Architecte, Echelle inconnue)

Ville foraine vs Métropole. Conséquence ou résistance?

 

15 h Pause

 

15h 10 - Marie MENANT (Architecte, Doctorante en architecture (ENSAPM), membre du PEROU)

D'une lande à une autre, luttes habitées et hospitalité.

15h 40 - Christophe LAURENS (Architecte-paysagiste, Coordinateur du DSAA alternatives urbaines (Diplôme Supérieur d'Arts Appliqués) de Vitry/Seine)

Politiques relationnelles pour l'émergence d'urbanités alternatives populaires.

 

16h 10 discussion générale

 

16h 30 - Fin de la journée

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