> Présentation

La journée d’étude « La réticulation du monde (2) – textile, art, technologie) » est le second volet d’un projet pluriannuel initié en 2014 par les écoles d’art du NPDC et Le Fresnoy. Cette seconde journée a pour fonction de proposer un approfondissement de la problématique du « réseau » à travers son paradigme initial : le textile. Elle trouve son ancrage dans l’histoire du terme même de « réseau » qui désigne à l’origine un filet (« résueil » est un filet de pêche ; « résille » est un tissu à larges mailles qui couvre initialement le visage) ; mais aussi dans l’histoire de la région qui fut, de la fin du XVIIIe siècle à la première moitié du XXe siècle, un haut lieu de la production textile.

Il s’agira d’interroger les conditions philosophiques, historiques, technologiques qui font du textile un paradigme valide pour décrire et comprendre ce qu’est un réseau, d’évaluer la fécondité et les limites de son pouvoir évocateur pour l’imaginaire réticulaire, et surtout d’analyser, en retour, comment l’art et le design textile contemporains repensent ses composants fondamentaux (la chaîne, la trame, le fil, le nœud, la maille, le motif, la bordure, la couture, le pli, la coupe), intègrent les développements de la science et de la technologie (« textiles intelligents », textiles biomimétiques, conception numérique, impression 3D), connectent une pratique ancestrale, vernaculaire, modeste, avec le réseau mondial de production et d’échange, de gestes et de savoirs, de données et de contrôle, qu’est Internet.

Ce deuxième volet consacré au textile pourrait donc nous amener à comprendre en quoi le réseau est la texture de notre monde, en quoi il est un filet qui retient et qui voile, en quoi il noud des époques, des pratiques, des savoirs. Les questions posées lors du premier volet d’introduction prendraient ainsi un élan supplémentaire : Un art du réseau existe-t-il ? Quelles transformations sensibles, historiques et conceptuelles le réseau opère-t-il lorsqu’il est un motif, un matériau, une méthode de création, un instrument de communication pour l’art ? Comment l’art intègre, transforme, sublime la science et la technique des réseaux ? En quoi les rôles de l’artiste, du technicien et de l’amateur sont-ils transformés par les pratiques réticulaires ? Le web (1.0 et 2.0) est-il un nouveau domaine artistique comme le cinéma en son temps ou une réticulation possible des arts ? La réticulation artistique du monde peut-elle lutter contre la réticulation automatique du monde (en proposant une nouvelle sensibilité et un nouvel imaginaire transindividuels) ?

Comité scientifique :

Cyril CRIGNON (Philosophe, ESA Dunkerque/Tourcoing) ; Ludovic Duhem (Philosophe, Responsable de la recherche, ESAD Valenciennes) ; Laetitia LEGROS (Artiste, ESA Dunkerque/Tourcoing) ; Olivier PERRIQUET (Artiste, Responsable de la recherche, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains) ; Nathalie POISSON-COGEZ (Historienne de l’art, Responsable de la recherche, ESA Dunkerque/Tourcoing) ; Éric PRIGENT (Coordinateur pédagogique, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains) ; Stéphanie ROBIN (Administratrice, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains).